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Nous ne pourrons pas répondre individuellement à chaque personne. Nous publierons ici les questions-réponses récurrentes ou nouvelles. Pensez à consulter les fiches pratiques et les questions/réponses existantes. En cas de problème grave, vous pouvez lancer une alerte ou appeler sur un des numéros verts régionaux.

Êtes-vous représentant·e du personnel ou syndicaliste ?

Attention ! Cette fonction n'est pas destinée à dispenser des conseils médicaux ou sanitaires. Pour cela, consultez le site https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus ou appelez le 0 800 130 000. En ce qui concerne les situations et infractions rapportées ici, nous ferons de notre mieux pour vous aider à y faire face, ensemble, dans la limite de nos moyens. Aucune donnée ou information ne sera utilisée sans votre consentement explicite.

Éducation nationale :

Très compliqué d’enseigner à distance ainsi que pour les parents qui sont obligés d’imprimer des documents. Familles pauvres sont très défavorisés par ce nouveau système. Certains parents ne répondent pas donc je ne sais pas ce que deviennent certains élèves.

La déconnexion ! J’ai dû contacter les parents avec mon adresse mail et mon numéro de téléphone pour la continuité pédagogique.  Du coup je reçois des mails et des appels du lundi au dimanche de 7h jusqu’à 1h30 !

Chercher des supports d’apprentissages qui puissent être abordables pour tous, sachant que certains n’ont pas un accès facile au numérique ou n’ont pas d’imprimante. J’ai l’impression de creuser les inégalités. J’ai eu une maman en larmes car sa fille (pourtant bonne élève) refuse de travailler avec elle. J’ai senti de fortes tensions entre elles.

L’enseignement à distance a considérablement augmenté mon temps de travail, plus de 90h par semaine, affectant mes capacités cognitives et de concentration.

Ecole / Etudes en confinement :

Absence du corps pédagogique : presque aucune nouvelle en deux mois, très peu de suivi, quelques professeurs nous envoient du travail sur base de volontariat
manque de motivation : difficile de travailler seul malgré la mise en place d’outils facilitant le travail à distance. La principale raison de ma démotivation est l’absence de l’école à nos côtés.
aucune remise en question de la part de l’école : après deux mois quasiment sans nouvelle, dans son courrier officiel en date de ce lundi 20 avril, l’école nous apprend qu’elle maintient cours et partiels dès le 11 mai malgré le danger d’une reprise si hâtive, et n’apporte aucune explication à l’absence outrageante du corps enseignant et pédagogique depuis un mois et demi.

Je dois partager mon ordinateur avec 2 de mes enfants qui ont des cours en visioconférence.

Je suis étudiant-e et dans mon université les activités pédagogiques continuent, j’ai beaucoup de devoirs à faire et à rendre dans des périodes courtes. Je suis confiné-e avec encore deux autre dans une seule pièce de 25m2, et en plus j’ai des troubles de concentration et dyslexie, donc il est très compliqué pour moi de rester concentré-e, ça a devenu une torture, je crains de ne pas finir à l’heure. en outre, le seule ordinateur que j’ai je dois partager avec ma sœur qui est aussi étudiante, a aussi des devoirs à faire et besoin de l’ordi pour son télétravail.

Intermittents, artistes :

Activité professionnelle quasi à l’arrêt. Pas de rendez-vous ni de développement du réseau professionnel. Pas de vision sur l’avenir professionnel. Travaillant dans le spectacle, il n’est actuellement pas possible de se projeter en raison de l’annulation des festivals et l’organisation de la saison culturelle n’est à ce jour pas envisageable ne sachant pas comment va s’organiser le déconfinement et comment vont être autorisés les rassemblements de personnes.

Etant intermittent les principales difficultés sont liées à mon avenir. Les salles de spectacles et rassemblements étant interdits jusqu’à nouvel ordre (au moins mi-juillet d’après les dernières nouvelles), la saison de plein emploi des intermittents se situant l’été nous allons être privés de cette période très fournie et risquons pour beaucoup de perdre nos droits aux allocations, dû au non renouvellement de nos 507h obligatoires.

Je suis technicien son, je devais obtenir mon statut le 31 mars 2020 mais toutes mes dates ont été annulées et donc pas rémunérées, et sans le statut d’intermittent je n’ai aucune indemnisation, donc 0 revenus mis à part 200 euros de prime d’activité. Eh Merci la France !

Soignants :

Anxiété de toute l’équipe, pas assez de masques, fatigue due au stresse de croiser les malades à la pharmacie et aux transports en commun déserts et donc parfois dangereux

Manque de surblouses, personnel à qui on demande de faire le travail d’un infirmier en réanimation sans qu’ils soient formés ce qui engendre du travail supplémentaire et beaucoup de stress pour pouvoir les soutenir et éviter une erreur dramatique

Mener de front l’activité syndicale et mon activité professionnelle (infirmière).

Ne pas travailler alors que je suis infirmière et qu’il en manque à certains endroits.

Chômage partiel / congés imposés vs. charge de travail maintenue :

en chômage partiel (50 %) le nombre de réunions ne baisse pas -> difficile d’avancer sur son travail

la charge de travail est la même voir augmentée alors qu’un jour de congé m’est imposé par semaine  la difficulté d’organisation de mon travail en télétravail notamment pour la signature de documents ou échanges techniques avec mes collègues et techniciens
peu de soutien de la part de ma hiérarchie qui se « cache » derrière des décisions groupe ou du PDG

Des salariés sont placés en chômage partiel alors que leur mission est possible à effectuer en télétravail. Certains étaient déjà en télétravail 1jour par semaine, d’autres ont mis en place leur environnement de télétravail en début de crise (16 mars) avant d’être placé au chômage partiel le 23. Cela entraine un sentiment de déconsidération et de crainte par rapport a son emploi.  L’utilisation massive et quasi immédiate (23 mars) par l’entreprise (grosse entreprise) de la solidarité nationale pour payer les salaires fait éprouver de la honte vis à vis de leur entreprise aux salariés.

Visibilité des conditions du chômage partiel :

Depuis le 17 mars je ne sais pas si je suis en chômage partiel et quels nombres d’heures, ou en arrêt maladie pour garde d’enfant. En attendant, je télétravaille les après-midi autant que possible à la demande de mon employeur ( matin = école à la maison). Pas de discussion avec l’employeur sur la possibilité de télétravail sans chômage pour les collègues sans enfants.

Le manque d’information général sur les droits des salariés concernant le refus du chômage partiel pour privilégier le télétravail à temps plein ou partiel, lorsque cela est possible. La mise à l’écart du salarié quant à la demande unilatérale de chômage partiel de l’employeur vers la Dirrecte.

En présentiel :

A la tête d’un bureau de Poste prenant en charge la totalité du trafic courrier colis d’un arrondissement depuis 3 semaines, nous faisons face chaque jour à un afflux de clients très important (environ 200 clients par vacation ) qui rend le travail très stressant. Malgré les mesures barrière, le matériel (gants, gel, plexiglas), la limitation des clients dans le bureau,  le contact client est inévitable et la manipulation de plusieurs centaines de courriers et colis chaque jour est très stressante pour mon équipe. avec le temps qui passe, l’autre risque est de s’inscrire dans une routine dangereuse. Par ailleurs en tant que manager je m’expose à l’extérieur du bureau pour réguler le trafic, expliquer faire patienter et suis de ce fait très exposée.

Difficile de faire comprendre à beaucoup de salariés les dangers de cette pandémie et d’expliquer les gestes barrière et la distanciation sociale. En plus je passe pour le râleur de service aux yeux de la hiérarchie pour avoir réclamé les différentes protections

Conditions de travail en télétravail :

Garder mon bébé de 8 mois tout en travaillant. Mes pauses dans la journée ou le midi ne sont pas des pauses mais des moments pour lui donner le biberon, je mange devant mon écran en travaillant une fois qu’elle fait sa sieste.

J’ai pris ma chaise de bureau du travail mais je n’ai pas de bureau chez moi, nous travaillons donc à 2 sur notre table à manger en plein milieu du salon. Cela empiète sur notre vie de famille (plus de table à disposition) mais la table est également trop haut et me provoque des douleurs.

Pressions psychologiques et harcèlement moral pour m’obliger à installer le système de visioconférence Zoom sur mon PC personnel alors que je ne participe que très peu à des réunions inutiles. Mes refus écrits ont fini par des menaces écrites et orales de sanctions disciplinaires par ma hiérarchie avec intimidation. Création d’un groupe Whatsapp de service avec des notifications ne concernant pas le travail la plupart du temps et ma N+2 envoie des chansons ou des blagues le week-end. Le numéro de portable personnel que j’avais fourni a été utilisé sans mon accord par ma responsable « parce que c’est plus pratique de communiquer ».

Coûts monétaires du télétravail :

Absence de contribution de l’employeur à mes repas le midi, alors que je pensais que c’était obligatoire qu’il y ait une prise en charge au moins partielle.

Absence de prise en charge de l’abonnement Internet, alors qu’il m’est nécessaire pour travailler et qu’il était pris en charge par l’employeur jusqu’à l’an dernier pour les télétravailleurs un jour par semaine.

Vie pro / vie perso :

Articulation vie professionnelle et vie privée dans le cadre du télétravail à temps plein : pas de limite claire entre les différents temps (professionnel et personnel), difficultés à encadrer les heures de travail et couper avec la vie professionnelle (WhatsApp professionnel utilisé 24h/24 avec notification)

concilier garde d’enfants+ consigne de l’école + télétravail du conjoint + demandes des agents de mon équipe + demande de la hiérarchie + la vie normale

Santé mentale :

Pour moi, le travail ne s’est aucunement arrêté et tout le monde romantise cette longue période de confinement, demandant instamment d’assurer la « continuité pédagogique » en plus d’être ravi pour moi car « c’est le moment rêvé pour rédiger la thèse ». Sauf que nous sommes tous les deux en télétravail dans un 40m² et nous ne pouvons travailler que dans notre pièce principale. Nous avons remarqué que notre consommation d’alcool, quasi inexistante auparavant, est devenue plus régulière, de même, nous sommes beaucoup plus anxieux, n’arrivons plus à dormir ou faisons cauchemars sur cauchemars.

Je trouve le télétravail à temps plein compliqué : j’ai du mal à m’auto-organiser et rester productive, malgré ma volonté. Je rencontre des temps de procrastination que je n’arrive pas à gérer. Je précise que ce n’est pas lié à la présence d’enfants car je n’en ai pas. Cette difficulté génère angoisse, stress, parfois déprime (je me sens nulle et inefficace)

Problèmes de matériel :

Même après 3 semaines, aucune solution vraiment fiable pour organiser une réunion audio sans problèmes techniques, on peut changer jusqu’à 3 fois de solutions logicielles au cours d’une même réunion.

Difficultés de connexion au réseau informatique de l’entreprise, dues au sous-dimensionnement des serveurs. En mettant 3800 salariés en télétravail, tout le système s’est écroulé, la direction n’ayant pas voulu accroître la charge gérable à cause d’a priori sur l’inefficacité des télétravailleurs.

Je fais partie des agents qui n’ont pas été considérés comme prioritaires dans l’attribution du matériel informatique et dans la mise en place d’un accès au réseau intranet de mon administration. Je ne peux donc pas effectuer mes taches à distance et ai été placée d’office en ASA. Je vais donc perdre mes RTT alors que dans l’absolu, il y avait possibilité d’effectuer une grande partie de mes taches en télétravail. Je fais partie des 3 agents (sur 19) à ne pas pouvoir travailler en ce moment. Par ailleurs je n’ai donc plus aucun accès aux informations liées à mon travail puisque je ne peux pas accéder à mes mails professionnels à distance.

Manque d’information, de visibilité :

Absence de collectif.  Décision sans consultation amenant une division du personnel : télétravailleur ou non : imposition des conges à des personnes qui ne sont pas responsables des choix organisationnels de l’ établissement.

Adapter ma charge de travail au temps disponible sans échanges directs avec mon équipe et ma hiérarchie. Pas d’espace de discussion pour exprimer les conflits éthiques.

Le manque de précision sur la mise en place progressive du retour au travail à partir du 11 Mai : aura-t-on des masques, du gel hydroalocolique, blouse et charlotte pour se protéger ?
Aura-t-on le droit de refuser de travailler en présentiel si ces mesures de sécurité ne sont pas disponibles ?

Craintes vis à vis de l’avenir. Mon CDD va prendre fin, je devais passer en CDI mais ce ne sera pas possible compte tenu du chômage partiel. Je vais donc me retrouver au chômage, sans certitudes vis à vis de la reprise de l’activité de mon entreprise, et dans quels délais

Travailleurs en situation de handicap :

Dans mon administration, avec le télétravail généralisé (qui était très minoritaire avant le confinement), se pose la question des personnes isolées ou souffrant de handicap voire de dépression qui peuvent être laissées de côté, livrées à elles-mêmes et souvent seules chez elles, avec tous les risques que cela peut représenter. Et ce sont elles à qui on va retirer 10 jours de congés !

En attente pour que l’on m’amène mon fauteuil de bureau et mon repose-pied (je suis RQTH) et j’ai besoin de travailler dans une posture ergonomiquement correcte, ce qui n’est pas le cas pour le moment. Mais en étant en situation de handicap et sachant que mon poste va rester en télétravail encore de nombreuses semaines, le besoin devient impératif. Je n’ai pas les moyens physiques pour charger mon fauteuil dans mon véhicule personnel (trop lourd et trop encombrant).

Encadrants :

Gérer le stress de mes agents et de mes clients, en même temps que la pression de ma direction. Je ne veux pas faire peser la pression sur mes agents qui sont suffisamment stressés comme ça, je prends sur moi mais reviens extrêmement fatigué chez moi le soir.

Je dois négocier avec mon employeur qui me licencie de manière injustifiée car j’ai voulu défendre mon équipe qui n’avait pas de moyen de protection.

Représentation du personnel :

Aucun débat avec la Direction qui ne fait que de courtes réunions d’informations descendantes. La Direction essaye, malgré les circonstances, de faire passer ses projets initialement prévus sans discussion puisque les instances ne peuvent pas se réunir normalement.

Celle de ne pas pouvoir disposer des informations nécessaires à mon mandat de DS CGT dans l’entreprise : aucune consultation du CSE concernant le PCA et encore moins des organisations syndicales

Le fait que la direction nous consulte fréquemment lors de CSE extraordinaires (plan de reprise, conditions sanitaires de reprise, imposition de 6 jours de congés par anticipation dans le cadre de la loi d’état d’urgence, mise en œuvre de l’activité partielle, etc..), mais que nos avis quasiment unanimement défavorables ne sont pas pris en compte -> La direction déroule son plan de reprise, pour limiter l’impact « économique » et recréer rapidement du « cash ».

L’employeur refuse aux OS et aux syndicats de pouvoir communiquer avec les salariés et refuse également de nous transmettre la liste des télé travailleurs. Nous vivons cela comme une entrave. Nous pallions cette entrave par notre réseau mais il ne saurait couvrir l’intégralité des salariés. Nous craignons l’isolement des salariés dans un contexte où l’employeur communique à tout va et où les managers créent des groupes WhatsApp réunissant les membres de leur équipe.

 

 

Quelques rares éléments positifs :

Aucune, ; au contraire, le télétravail me permet d’économiser 2 à 3 h de transports par jour !

Aucune vraiment à part ne pas voir ses collègues pour échanger et l’ambiance agréable qui manque un peu. Mais 2-3 mois c’est si peu dans une vie professionnelle. Pour moi, c’est plutôt positif car cela permet de voir que l’on peut travailler autrement. Moins d’heures mais plus concentré sur ce que l’on fait. La difficulté est de ne pas en faire de trop non plus (pas plus qu’au bureau), de prendre des pauses et de ne pas rester trop longtemps sur un même sujet. Il faut varier car les jours se ressemble beaucoup. Cependant, le fait d’être chez soi permet de nous organiser pour les tâches ou loisirs personnels, c’est un plus. On n’a plus de déplacement, ce qui est un point positif pour le climat et le porte monnaie.

aucune en particulier.  Je suis une sorte de veinard. Pour l’instant.

Bonus :

Aucune en particulier… je remercie mes collègues et mes responsables N+1 et N+2 pour leur présence bienveillante… Nos conditions de travail sont grandement facilitées grâce à une hiérarchie facilitatrice… mais sans doute est-ce lié à l’esprit d’équipe et au professionnalisme de notre communauté de travail… Merci pour cette enquête… En attente des résultats ! ! ! Prenez bien soin de vous ! ! !

Merci pour cette enquête : ça rend vivant de se poser des questions sur ce que l’on vit, seul dans son chez-soi

Merci d’avoir créé le questionnaire et merci pour ce que vous ferez après le confinement pour que le gouvernement prenne mieux en compte nos conditions de travail ! Portez-vous bien.

Merci pour votre enquête et d’être là pour nous. Bon courage à vous

 

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